Après dix matchs de tour qualificatif, le Racing Club Lausanne et Bulle Futsal’s ont obtenu leur ticket pour disputer les playoffs, qui commencent ce dimanche 2 mars à Bulle, en vue d’accéder au meilleur échelon du pays. Portrait de deux équipes qui respirent futsal, mais aussi amitié et humanité.
Si la qualification de Bulle Futsal’s ne souffre aucune contestation possible (10 victoires en 10 matchs, 101 buts marqués !), celle du Racing fut un tantinet plus disputée. «Au début, ç’a été compliqué. On a pas mal changé l’équipe, on a dû la repenser en allant chercher des joueurs «typique Futsal», explique Lirim Hasani, joueur du RCL aussi bien dans sa version en salle qu’en extérieur. «Ça a pris un peu de temps à se mettre en place (4 points sur les 4 premiers matchs, puis 5 victoires sur les 6 derniers). Nous avons donc pu dépasser Terre-Sainte, qui a perdu certains éléments en fin de saison avec la reprise du foot à onze.»
Côté fribourgeois, cette saison jusqu’à présent parfaite ne constitue pas une raison de s’enflammer. «On vit une saison exceptionnelle, mais on garde les pieds sur terre. Il reste du travail, et rien n’est encore acquis. On espère continuer à faire vibrer nos supporters et à partager ces moments forts avec eux», assure Mervan Ljamalari, président et co-fondateur du club.
Le subtil alliage entre futsal et football extérieur
Il va de soi qu’un bon joueur de foot à onze n’est pas automatiquement un bon joueur de futsal, discipline qui requiert des qualités techniques et un sens tactique particuliers. Si le RCL a renforcé son équipe avec des spécialistes de la branche cette saison, son effectif est largement composé de joueurs de football extérieur. Au Racing, «la plupart font les deux», raconte Lirim Hasani, qui joue avec son frère Vllaznim (meilleur buteur de 2e ligue à la trêve) aussi bien sur la pelouse que dans les gymnases. L’équipe peut aussi compter sur des joueurs comme Dylan Malta (équipe suisse de Futsal et FC Ecublens), ou Alija Mehmedovic (Racing, 5 buts cette saison en 2e ligue) et Leonor Hoti (SLO SA II). «Toutefois, si on est promus en 1re division, on devra faire un choix. Au plus haut niveau, les matchs ont lieu chaque week-end et toute l’année. Dans l’équipe, certains seraient prêts à monter et arrêter le foot en extérieur.»
À Bulle, «la majorité́ est entièrement dédiée à 100% au futsal, tandis que certains viennent du football à onze, où ils ont évolué à un haut niveau», commente Mervan Ljamalari. «Cette diversité nous permet d’apprendre les uns des autres, chacun apportant ses qualités. L’arrivée de notre entraîneur, Manolo Pagani, cette saison joue également un rôle clé dans cette dynamique. Grâce à son approche et à sa connaissance approfondie du futsal, il nous aide à exploiter pleinement le potentiel de chacun et à progresser ensemble.»
Amitié, engouement, et humanité
Fribourgeois et Vaudois ont incontestablement été les deux meilleures équipes cette saison. De quoi créer une rivalité intercantonale ? C’est tout le contraire, les deux clubs étant très proches. «La relation avec Bulle s’est faite naturellement», se souvient Lirim Hasani. «Nous avons une histoire semblable. Leur club a été fondé par trois frères, et le nôtre par un groupe d’amis. Nous avons une identité de quartier, de fratrie. De plus, les deux équipes sont formées d’une majorité d’albanophones, donc le courant passe bien.»
En Gruyère, le succès ne s’arrête pas sur les parquets ; il est aussi visible en tribunes. «Depuis la création de Bulle Futsal’s il y a un peu plus de deux ans, on a bossé dur pour poser des bases solides, tant sur le terrain qu’en dehors. On a aussi beaucoup travaillé sur l’image du club, sur la communication et sur l’engagement avec nos supporters. La passion qu’on met dans ce projet se ressent, et c’est ce qui explique cette belle dynamique. On a une base de supporters qui grandit match après match et leur présence nous donne une énergie supplémentaire. Leur enthousiasme nous pousse à nous surpasser à chaque rencontre pour leur offrir le meilleur spectacle possible.»
L’esprit de solidarité qui règne au sein des deux équipes s’est concrétisé lors du dernier affrontement entre Bulle et Racing, avec la présence de Kelyan, atteint du syndrome de Wolf-Hirschhorn (https://kelyan-swh.ch/). « Recevoir Kelyan et son association lors du match contre le RCL a été un moment très fort pour nous. Son histoire nous touche et on a voulu, à notre échelle, lui offrir une belle soirée et du soutien. C’était important de montrer que le sport, ce n’est pas seulement de la compétition, mais aussi du partage et de la solidarité. Kelyan est une véritable source de motivation pour nous tous, c’est notre champion !»
La lutte pour la promotion peut commencer
Cette année, la 1re division s’élargit à douze équipes, ce qui permettra à trois ou quatre des huit équipes engagées en playoffs d’être promues (trois le seront automatiquement, la quatrième devra passer par les barrages). Une situation qui rend les quarts de finale déjà décisifs. Mais Lirim Hasani croit en ses troupes. «On est conscients qu’en terminant deuxièmes, ce quart de finale sera difficile car on affronte le premier d’un autre groupe. Baden, notre adversaire, est invaincu avec dix victoires en autant de matchs. Nous, on n’a peur de personne. Pour monter, on est obligé de battre tout le monde, et c’est notre objectif.»
Bulle, de son côté, affrontera en grand favori l’US Azzuri. Les Tessinois ont obtenu de justesse leur place en playoffs. Rendez-vous ce dimanche 2 mars à Bulle pour soutenir les équipes romandes de futsal !
Rédacteur : Mathieu Grandchamp
Propos recueillis par Mathieu Grandchamp et Seb Mory
Crédit photo (couverture) : Bulle Futsal’s
