7 matchs joués, 2 buts marqués, 46 encaissés, 0 point. Avant ce match, le bilan comptable du FC Givisiez est catastrophique. Hors-terrain également le feu semble couver avec une sortie médiatique remarquée de l’ancien président (« La Liberté » du 24.09). L’arrivée de Turgut Akdag sur le banc en pompier de service n’aura pas éteint le début d’incendie. Défaite 7-0 à La Tour/Le Pâquier.
Un match à sens unique
Comme lorsqu’une « petite » équipe rencontre un « gros » en match de coupe, l’importance de ne pas prendre de but trop rapidement est primordiale. 6 minutes : c’est le temps qu’il aura fallu à Magina, le meilleur buteur des Tourains avec 7 buts marqués avant cette journée, pour se retrouver seul face au gardien Haas et inscrire le 1-0. On voyait dès lors mal comment Givisiez allait faire baisser sa moyenne de 6,5 buts encaissés par match. Après le 2-0 de la 22ème minute Turgut Akdag, dont c’était le 1er match sur le banc et mécontent de l’implication et du placement de certains de ses joueurs procède déjà à un double changement. Ces réajustements apporteront un peu de « mieux » (ou de « moins mauvais », c’est selon) provisoire, même si les deux équipes rejoignent les vestiaires sur le score de 3-0.
La deuxième période n’aura été qu’une formalité pour La Tour/Le Pâquier tant les visiteurs auront sombré: pertes de balle trop rapides, relances foireuses, mauvais placements, … Dix minutes après la reprise le score était déjà passé de 3-0 à 6-0. Sans compter une latte et quelques autres occasions chaudes. S’il y avait encore un doute, il aura été dissipé rapidement : le FC Givisiez n’a tout simplement pas le niveau de la 2ème ligue. Ce ne sont pas les joueurs locaux qui s’en plaindront, eux qui ont pu soigner leur goal-average. Sans être géniaux – le match n’atteindra jamais de grands sommets footballistiques sur un terrain gras -, ils auront pu dérouler durant ces 45 minutes, se baladant dans une défense totalement dépassée, jusqu’à tomber parfois dans un excès de facilité. Au coup de sifflet final, les Tourains en auront passé sept à leur adversaire. Le reste n’aura été que remplissage.
Des comportements pas irréprochables
Au-delà du score et du contenu quasi nul, on peut attendre d’une équipe en crise à se donner corps et âme. Ce qui n’a de loin pas été le cas pour tous les joueurs du FC Givisiez. En témoignent le double changement de la 23ème minute, ou encore le renvoi aux vestiaires d’Adam Borchard à la 50ème minute, puni par son coach pour mauvais comportement juste après avoir inscrit un auto-goal et provoqué un penalty en l’espace d’une soixantaine de secondes. La fin de match agitée de Borges, auteur de gestes et de paroles loin d’être classes vis-à-vis des joueurs et du banc adverse aura montré tout le chemin qu’il reste à parcourir au nouvel entraineur. La semaine à venir risque d’être animée du côté de Givisiez …
« Il faut tout changer »
A l’heure de l’interview, Turgut Akdag était dépité et ne voyait pas de positif à une telle prestation : « C’est mon 1er match. J’ai repris une équipe en totale perdition. On est venus pour essayer de limiter la casse, mais c’est très compliqué de retirer des choses positives d’un tel match. Ce qu’il faut retenir, dans une situation comme la nôtre, c’est que ni notre vie ni notre famille ne dépendent du foot. Il n’y a pas d’enjeu. Quand on vient à l’entrainement, ou pareil en match, cela doit être pour le plaisir du jeu. Le score ne doit pas tout guider. Il y a aussi le fait de prendre du plaisir, d’être solidaire, de ne pas baisser la tête jusqu’à la 90ème minute. Ici tout est à changer. Je me suis engagé pour quelques matchs, sortant de ma retraite pour donner un coup de main car le président et le comité sont des amis à moi. Mais c’est vrai que je n’ai pas de plaisir, et mes joueurs non plus. Tout est à refaire. Ce n’est pas un seul changement qu’il faut, c’est la totalité. L’équipe a été montée deux semaines avant le championnat sous la menace d’un retrait . Quand les fondations sont comme ça, c’est impossible à construire quelque chose. »
Les hommes du match
Il est difficile de ressortir des joueurs d’un match aussi déséquilibré. Du côté de La Tour/Le Pâquier, la défense n’a jamais été mise en difficulté. Nous récompensons donc l’activité et les buts de Lucas Magina, Sandro Miguel Lopes Varela et Walter Patrick Martins Fernandes, auteurs d’un doublé chacun.
Pour le FC Givisiez, le capitaine Frank Mathieu évolue un cran (voire plus) au-dessus de son équipe. A relever également l’attitude de Mohamed Lazaar El Kalloufi qui n’a jamais lâché et a créé quelques (petites) situations dans le camp adverse.
FC La Tour/Le Pâquier – FC Givisiez I 7-0 (3-0)
Buts: 6ème 1-0 Magina, 22ème 2-0 Varela, 38ème 3-0 Fernandes, 48ème 4-0 Grilo, 50ème 5-0 Magina (P), 54ème 6-0 Fernandes, 62ème 7-0 Varela
FC La Tour/Le Pâquier : Veiga ; Marmier, Pasquier, Dia, Fischer ; Martins Fernandes, Ramabaja (C), Grilo, Julan, Lopes Varela ; Magina
Entraineurs : Daniel Piller, Carlos Javier Matos
FC Givisiez I : Haas ; F. Pereira, J Pereira, Borges, Andje; Fernandes, Mathieu (C), Borchard, Touré, Tavares ; Lazaar El Kalloufi
Entraineur: Turgut Akdag
Sont entrés en jeu FC La Tour/Le Pâquier : Kolly, Magnin, Vallélian, Richon, Martin
Sont entrés en jeu FC Givisiez I : Alves, Sulimanovski, Maghdessian, Elshani
Notes : Parc des Sports Nestlé, La Tour-de-Trême, environ 100 spectateurs.
L’arbitre avertit Borges (Givisiez)
Rédacteur & Photographe: Sébastien Mory
